WAGRAM, le 5 juillet 1809
Le 20 mai, le régiment fait mouvement sur l'île de Lobau. Le 22, par ses charges il arrête les Autrichiens à Essling, puis assure la couverture des régiments qui repassent le Danube, subissant de nombreuses pertes. Prés d'Halassi, il culbute
les hussards hongrois et après la prise de l'île de Raab, il garde cette
position jusqu'au 4 juillet pour rejoindre la division Lassalle au sud
de l'île Alexandre le 5 juillet, à l'aube, la division attaque le
village d'Enzersdor, où le 1° escadron, sous les ordres du Lieutenant
Chouleur, fait prisonnier un bataillon ennemi. Malgré de nombreuses
attaques, les divisions Lassalle et Marulaz réunies ne peuvent déloger
l'infanterie ennemie de Butzendorf. Le lendemain, les Autrichiens
attaquent en force notre aile gauche afin de couper nos liaisons avec
les ponts du Danube. Les trois divisions d'infanterie sous les ordres de
Massena, protégées par les deux divisions de cavalerie légère font face.
Les charges se multiplient durant toute la journée. Le corps de
Kollowrath bat en retraite en direction de Gérarsdorf, poussé par quatre
régiments de la division Marulaz (3°, 14°, 19° et 23° chasseurs). Ce
dernier a le commandement de ces deux divisions, car le général Lassalle
vient d'être tué d'un coup d'une balle reçue en plein front. Le 8°
hussards, qui n'a plus de chef de brigade, le colonel Laborde ayant été
mortellement blessé par un boulet au côté droit, forme l'avant-garde.
Vers vingt heures, le régiment tombe sur une division de uhlans et de
chevaux-légers qui protègent la retraite de son infanterie entre
Zedelsdorf et Stebersdorf. Voulant prévenir l'attaque de ces cavaliers
rangés en bataille dans la plaine, Marulaz se place devant le 8°, son
ancien régiment.
" Hussards du 8°, je vous ai commandé pendant treize ans, mon nom vous est connu ; voici l'ennemi, j'espère que vous ne démentirez pas votre ancienne valeur. Chargeons, Marulaz est à votre tête".
Aux cris de "Vive l'Empereur ! Vive Marulaz !". |
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Le 8° se lance avec fureur sur l'ennemi, entraîne dans son élan, les
autres régiments. Les cavaliers ennemis, plus importants en nombre,
sont sabrés et culbutés. Ils se replient derrière leur infanterie qui,
formée en carré, reçoit le choc. Marulaz, sa jambe brisée par une balle,
son vingt sixième cheval tué sous lui, est dans l'incapacité de se
remettre en selle. Il sera promu général de division, le 12 juillet, et
gardera le commandement des deux divisions mais il lui sera impossible
de poursuivre un service actif à cause de ses blessures. Le régiment
enlève un drapeau, mais perd son colonel. Le nom de WAGRAM figure sur
l'étendard du régiment.